Ce que jamais je n'aurais pu imaginer...

Publié le par Urlionsk

Avant d’arriver en DUT.

Bon, le premier semestre vient officieusement de se terminer pour moi et ma classe, alors pourquoi ne pas m’engager dans un article « bilan » ?

Tout d’abord il faut savoir que j’ai perdu beaucoup de mon niveau de prépa (oui vous avez bien lu, j’ai régressé !) alors que je m’étais fixé comme objectif de retravailler régulièrement mes cours de Maths, de Physique et de SI. Bien évidemment, je ne vous étonnerai sûrement pas en vous disant que ça n’a pas été faitbitch pls ! Mais que je vous rassure : même si le DUT a certainement un peu « déteint » sur moi, je suis à l’origine quelqu’un qui se fixe beaucoup d’objectifs et ne les tient pas (est-ce grave, docteur ?). Mais quand même, je dois bien vous avouer que depuis que je suis à l’IUT je suis moins exigeant avec moi-même, et c’est dommage. En même temps, les conditions d’études vont en ce sens : je suis parmi les 1ers de ma promo sans travailler beaucoup, les profs ne nous donnent jamais (ou presque) de travail à faire, et le niveau des cours est toujours assez faible. Vouloir travailler plus, se forcer à s’améliorer, est donc une philosophie plus dure à suivre que l’année dernière quand j’étais en prépa où cela était naturel. Tout de même, quand je vois comme je traîne en TD de Maths ou d’Electronique, je me dis qu’il faut que je réagisse.

Dans cet article, sans chercher à faire de la grande philosophie, je vais vous parler des points qui m’ont en fait le plus surpris pendant les premières semaines de mon DUT. J’arrivais avec mon paquet d’idées reçues, et en voici quelques unes qui se sont révélées plus ou moins avérées...

 

  • Le niveau moyen des élèves

Les faits sont là. Pour un ressortissant d’une classe prépa, passer en DUT se révèle choquant. Le niveau est bien plus faible. En PCSI je faisais partie des élèves très faibles, là je suis propulsé directement vers le haut du panier. Certains élèves ont des notes calamiteuses alors que les chapitres abordés pour l’instant (surtout en Maths) ne sont qu’un approfondissement du programme de terminale. Alors je comprends bien que le niveau attendu est à mille lieues de celui d’élèves de prépas, mais quand même, je suis très étonné quand le directeur de l’IUT nous a expliqué qu’il y avait eu beaucoup de candidatures et que nous étions donc tous « de bons élèves ». En début d’année de maths-sup, ce commentaire était très réconfortant, là, il fait plutôt froid dans le dos. Du coup je ne sais pas vraiment comment réagir : est-ce que c’est de ma faute (en gros j’aurais un égo démesuré), ou bien ais-je raison de penser que certains pourraient quand même se bouger un peu plus le cul ? …


  • Le niveau de certains profs

Là-dessus je serai catégorique : aucun, je dis bien aucun prof que j’ai à l’IUT n’atteint le niveau des profs que j’ai eu pendant mon année de prépa. J’entends par là la passion pour la matière enseignée, la rigueur d’esprit, la qualité pédagogique et scientifique, etc… Pour tout vous dire, j’en suis même arrivé à un point où j’ai une dent contre deux ou 3 profs. Mais bon, les élèves de ma classe semblent partager mon avis (ou pas redface). Le truc c’est que les profs généralement détestés, je les aime bien, et au contraire certains autres profs sont plébiscités par tous… Sauf par moitrollface.

Le paradoxe pourtant, c’est que la moitié des profs à l’IUT sont bien plus que des profs nous a-t-on dit : ce sont des enseignants-chercheurs. Ma conclusion est donc qu’ils doivent être très bons dans leur domaine spécifique de recherches, mais en dehors, ils restent des profs sans qualité particulière. Mais peut-être est-ce une conséquence du niveau des élèves en IUT ? Les profs, voyant les élèves en galère, contraints de réexpliquer les bases des chapitres à longueur de journée, et voyant aussi que certains se foutent royalement du contenu de leurs cours, sont peut être démotivés ? Je ne sais pas. En tout cas toutes les erreurs techniques et scientifiques dans le contenu des cours, ça c’est inadmissible !


  • La difficulté générale, la notation, l’assiduité

Pour faire court : très peu de travail est demandé aux élèves. Pas de DM, pas de devoirs « surprise », pas de ramassage des exercices qui étaient à faire. Certains profs nous demandent souvent de finir l’exercice commencé en TD, mais ça se limite à ça. Pour les DS, les exercices ressemblent fortement à ceux réalisés en TD (parfois on a même un exercice identique à la virgule près), et, clou du spectacle, toutes les formules nous sont données en fin d’énoncé !

Au mieux, l’amphi est plein à 70%, même si l’assiduité m’a semblé avoir augmenté pendant les semaines passées, avec la difficulté croissante des cours. Tout de même, je ne vois pas ce qu’il y a d’aussi insupportable à aller en amphi : les cours durent une petite heure, les profs arrivent généralement 5 minutes en retard et nous laissent partir 5 minutes plus tôt, et le rythme n’est pas élevé.

A l’IUT, pas de concours (enfin si, il existe au moins le concours ENSEA qui permet d’intégrer certaines écoles d’ingénieurs), pas de partiels, mais un contrôle continu sur 4 semestres (qui sont en réalité plutôt des quadrimestres redface). Pour valider, c’est-à-dire passer au semestre suivant, il faut avoir au moins 10 de moyenne générale, et plus de 8/20 dans chaque UE (Unité d’Enseignement, groupement de 5 ou 6 matières). Il existe une règle supplémentaire (en tout cas dans mon IUT) : on peut compenser le semestre 1 par le semestre 2. Le problème, c’est qu’à mon avis, tous les élèves qui ont moins de 7 de moyenne au premier semestre, auront beaucoup de mal à se rattraper au second. Chose également étonnante : il y a eu des abandons. Dans mon groupe, 2 élèves sont partis, et selon les professeurs, c’est la même chose dans les 4 autres groupes. Et ça, c’est sans compter les éventuelles réorientations qui auront sans doute lieu en fin d’année. L’année dernière, selon les statistiques qui nous ont été présentées le premier jour, 30 élèves sur 130 ne sont pas passés en 2ème année (7 ou 8 redoublants), ce qui fait 23%. En prépa, si je compte bien, c’était 13% !!! (6 sur 48). Tout ça pour dire que ce fait sidérant mériterait à lui tout seul un article complet, pour casser l’idée reçue selon laquelle il y a beaucoup d’abandons en prépa !


  •  Le niveau en anglais

Pas grand-chose à expliquer là-dessus non plus, à part qu’il faut y être pour le croire : le niveau des cours est plus faible qu’au lycée. I repeat : le niveau des cours est plus faible qu’au lycée ! Soyons clairs : les élèves qui ont déjà un bon niveau en Terminale (plus de 17 de moyenne en Anglais, comme c’était mon cas) n’apprendront pas grand chose, au premier semestre tout du moins (pour le reste je n’peux pas encore juger, vous en conviendrez…).

Décrire un objet, réviser l’alphabet, réviser les prépositions, savoir formuler une question… Voilà ce que je fais pour l’instant en cours d’anglais. On est où les mecs ?!?! 

 

  • Avoir du mal dans certaines matières

Oui, je n’ai pas que des 18/20, il m’arrive aussi dans certaines matières d’avoir des notes beaucoup moins bonnes. Comme en électrotechnique où j’ai eu un 10/20. C’est rare, mais cela s’explique par le fait que je ne suis plus habitué à ce genre de matières, où le raisonnement n’existe pas, et où seule l’application pure et simple du cours est l’objectif. Les exercices sont très répétitifs, il faut appliquer la même formule des tas de fois, et c’est typiquement la matière où on peut avoir d’excellentes notes SANS réfléchir. Tant pis pour moi. Je n’avais qu’à appliquer cette putain de formule sans me demander si oui ou non elle était applicable. Et bachoter ce DS en faisant plusieurs exercices de ce type pour bien acquérir le réflexe. La main doit le plus vite possible retourner l’énoncé pour regarder la formule, la recopier proprement sans trembler, et l’appliquer en un éclair sans passer par la case réflexion. Prenez votre point, vous l’avez bien mérité, et réitérez l’opération à la question suivante.


  • Regretter les cours de Français, et encore plus ceux de Philo du lycée...

Je me rends compte que le peu de matières littéraires que j’ai toujours eu l’habitude d’avoir, au lycée ou en prépa, me manquent. Les cours de « culture et communication » consistaient pendant le 1er semestre à apprendre des définitions (très souvent alambiquées, avec des tournures de phrases qui ne veulent rien dire) par cœur. Pour moi, l’expression sciences de la communication est un oxymore. Que ce soit dans cette matière ou en Anglais, on n’étudie plus aucun texte littéraire. Adieu la rédaction et les dissertes. A mon avis la rigueur d’esprit et l’intelligence se développent aussi via l’expression écrite. Ecrire un texte correctement, sans fautes, avec des tournures grammaticales efficaces, ce n’est pas si facile que ça.


Voilà. Aujourd’hui je suis un élève de DUT et je ne fais presque plus attention à ces différents points. Je me demande souvent ce qu’il vaut mieux faire : plonger dans l’esprit DUT, oublier toute l’exigence de la prépa, ou bien au contraire m’attacher à ces souvenirs. Ces deux voies comportent des avantages et des inconvénients. Mais je préfère quand même la seconde solution, car j’aime penser que cela me servira en école d’ingé.

Publié dans DUT GEII

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